Utile ou polluant ?
La question a été posée en Comité de Médiation à cause de la présence, de plus en plus fréquente dans nos parcelles, de piquets métalliques, pour différents usages (tuteurs, clôture…), généralement en fer ou en acier. C’est l’occasion de faire le point sur le fer dans le sol et les plantes.
Le fer et les plantes
Le fer (élément de symbole « Fe » pour le chimiste) est naturellement présent dans les sols. Sous différentes formes (oxydes, sels composés de fer), c’est un aliment, un micronutriment, indispensable à la croissance des plantes. C’est même l’un des micronutriments dont les plantes ont le plus besoin pour pousser dans des conditions optimales. Le fer intervient en effet dans la photosynthèse, c’est-à-dire l’absorption de l’énergie solaire par la plante. C’est notamment au fer que les plantes doivent leur couleur verte !
Pour en savoir plus sur le fer dans les jardins
Comment les plantes captent-elles le fer ?
C’est avec leurs racines que les plantes absorbent le fer dans les couches superficielles du sol (la rhizosphère), là où se trouvent les micro-organismes qui rendent le fer assimilable par les plantes. La quantité de molécules contenant du fer importe mais aussi certaines conditions sont nécessaires, comme la présence d’eau, mais pas trop, une chaleur suffisante, mais pas trop, un niveau d’acidité équilibré (mesuré par le pH). Dans l’idéal, pour une bonne assimilation des métaux par les plantes potagères, pas seulement le fer, le pH du sol doit se situer entre 6 et 7 dans la zone des racines.
Au potager le fer utilisable par les plantes est en grande partie apporté par les matières organiques, déchets végétaux, composts et fumures ajoutés à la terre. Un bon entretien du sol et la fertilisation biologique suffisent donc en principe à éviter les carences en fer et autres nutriments.
La chlorose ferrique
Cependant il arrive, notamment dans les terrains calcaires, qu’un manque de fer assimilable produise une maladie des plantes, la chlorose ferrique. Elle se reconnaît principalement à l’aspect des feuilles qui jaunissent d’abord, excepté le long des nervures. Puis elles finissent par blanchir et tombent.
La chlorose ferrique est assez peu fréquente au potager. Toutefois elle peut toucher, par exemple, les plants de tomates, de céleris et de haricots. Les tuteurs métalliques en spirales ou les tiges de fers à béton sont sûrement peu efficaces pour prévenir la chlorose, du moins à court terme. Il faut beaucoup de transformations pour rendre du métal brut disponible pour les plantes.
Une carence en fer se traite de différentes façons. Alors que faire ?
La recette de Rachid (parcelle 20)
Elle consiste à faire rouiller un tampon de paille d’acier dans un arrosoir d’eau (une paille fine – précise Rachid – comme celle utilisée par les ébénistes, mais pas en inox !)
Une fois que l’eau est bien colorée, arroser généreusement le sol avec cette préparation.
Les excès de fer
Ils sont habituellent rares. Ils contrarient l’assimilation du phospore (autre métal important pour les plantes) et se manifestent par des taches brunes sur les feuilles. Ils sont dûs aux apports exagérés de fer dans le sol qui provoquent des déséquilibres entre phosphore et fer.
En guise de conclusion
Le fer est un élément naturellement présent dans la terre et indispensable aux plantes.
Son utilisation par les plantes dépend d’un équilibre général du sol. C’est, en principe, la première préoccupation du jardinier.
Moyennant un entretien attentif du terrain, les carences comme les excès de fer peuvent être facilement évités. Et si cela arrive, des remèdes respectueux de la vie de la terre existent.
Vos commentaires et vos avis sur la question sont les bienvenus. Envoyez-les à jardin.mediation@mjctheatrepremol.fr